L’objectif de cette sonde est de permettre d’envoyer des capteurs par 10 mètres de fond environ. Le modèle fourni avec le radeau comporte les capteurs suivants :
– température
– luminosité
– conductivité
Une description rapide de cette sonde avait été donnée dans un précédent article, dans lequel on vous montrait qu’elle allait prendre place dans une lampe de plongée reconvertie. Nous allons regarder de plus près comment elle a été réalisée.
Capteur de température
Par souci d’économie et également de simplicité de traitement, nous avons choisi d’utiliser une simple CTN ici, mais d’un modèle cependant assez sensible pour réagir rapidement aux changements de température. Cette CTN est montée dans un tube en inox fixé à l’extérieur de la sonde.
Ci-après sa construction en images.
Voici tout d’abord les différents constituants :
– la CTN
– le tube inox
– le passe-coque, qui va servir à fixer l’ensemble au corps de la sonde et à laisser le passage aux fils vers la carte électronique
Ce passe-coque est un simple coude pour capillaire d’arrosage, disponible dans n’importe quelle jardinerie.
La partie la plus délicate est d’arriver à faire passer les fils dans le coude
On soude ensuite la CTN, correctement isolée avec de la gaine thermo-rétractable
Le tube inox est ensuite garni de graisse thermo-conductrice, puis enfilé en force sur le coude (coup de chance : les diamètres respectifs correspondent parfaitement)
Le tout est ensuite fixé à l’extérieur de notre sonde à la colle époxy
Sur la photo on constate que la lampe a déjà été gainée par un morceau de tuyau PVC afin de la consolider, son plastique ayant été trouvé un peu trop rigide, et donc cassant.
Voici pour ce premier capteur.
Capteur de conductivité
Il s’agit d’une paire d’électrodes en inox, qui vont nous servir à mesurer la résistance électrique de l’eau.
Elles sont réalisées à partir de vis inox, dont on aura retiré le filetage sur une certaine longueur.
Pourquoi ? Parce que la mesure étant faite en courant continu, il se crée un phénomène d’électrolyse qui provoque un dégagement gazeux au niveau des électrodes. Or le filetage a tendance à emprisonner les bulles de gaz, et de ce fait à créer une couche isolante qui entraine une augmentation progressive de la résistance mesurée. En rendant la surface des électrodes aussi lisse que possible on réduit fortement la fixation des bulles, et donc l’impact de l’artéfact constaté.
L’élimination du filetage a été faite par abrasion avec l’aide du tour et d’une lime électrique, et finition à la toile émeri très fine :
Les deux électrodes seront fixées à l’extérieur de la sonde, en servant d’un collier lyre 50mm modifié.
Voici le capteur terminé maintenant :
et fixé sur la sonde.
On notera que la même solution que précédemment a été utilisée pour le passage du câble à l’intérieur.
Tout comme pour la température, une autre version de ce capteur a été réalisée pour des mesures en surface, directement connecté sur le boitier de pont.
Electronique embarquée
La carte comporte le convertisseur analogique/numérique en I2C, son buffer ainsi qu’une alimentation locale.
Son schéma est donné ci-après :
On la voit ici glissée dans le boitier, équipée du capteur de luminosité installé sur un des ports d’entrée. Les deux capteurs décrits précédemment ont été reliés à deux autres ports. Le quatrième reste disponible au cas où.
Aménagements complémentaires
Le bouchon d’origine est légèrement modifié en noyant la lentille intégrée dans de la résine transparente pour inclusion, afin d’en supprimer le pouvoir concentrateur. En effet pas question de griller le contenu parce qu’on aura malencontreusement laissé l’objet face au soleil.
De même, le presse-étoupe du câble situé à l’autre extrémité est également noyé dans la même résine pour accroitre la solidité de l’assemblage.
Enfin, deux lests (des plombs de ligne pour pêche au gros) sont ajoutés afin de compenser la flottabilité positive de l’ensemble.
Et voilà, notre sonde des grands fonds est achevée.