Quelle est la situation de la robotique amateur en terme de logiciels libres ? Et la position de Pobot ? Voici deux questions qu’on nous a posé dernièrement et auxquelles je vais tenter de répondre.
Les logiciels libres
Au-delà des outils classiques nécessaires à une association et à sa communication (Open Office, Inkspace, Spip, Filezilla, ...), la robotique propose ses propres outils libres, open source et gratuits. Nous les présentons dans cette rubrique.
D’ailleurs des outils de communication et de partage pour la communauté sont apparus, à la manière de Sourceforge, et contiennent des projets liés à la robotique :
– Ohloh.net pour faire communiquer les développeurs
– Google Code pour héberger des projets open-source (dont ceux de Pobot)
Autres logiciels
Christophe (Csquad) nous présente d’autres logiciels du domaine robotique :
– Le plus important, l’environnement Player/Stage/Gazebo, qui est un simluateur d’environnement robotique en 2d (Stage) et 3d (Gazebo), il est très utilisé dans pas mal de publications scientifiques car très simple à prendre en main et très utile pour tester de algorithmes
– OpenSLAM : dépôts d’algorithmes de SLAM (Simultaneous Localization And Mapping)
Le matériel libre
Surtout, la galaxie robotique-électronique-artistique a apporté le premier matériel libre qui a fait un carton mondial : l’Arduino, disponible même dans le plus petit drugstore mexicain (sic) même si sa commercialisation en France est besogneuse.
Et le concept s’est élargi à bon nombre d’extensions :
– Arduino
– Freeduino
– Seeeduino
dont Pobot utilise quasi quotidiennement les différentes versions.
D’autres projets ambitieux existent, mais hors d’accès de notre club :
– Bug Labs
Derrière le simple fait de mettre à disposition sous licence libre les schémas de ces cartes, une logique particulière de commercialisation est apparue :
– la Open Source Hardware Bank
– le Fritzing Fab
Certains matériels sont propriétaires mais proposent un ensemble d’outils logiciels open-source :
– la CMUcam : caméra de l’Université de Carnégie Mellon
–
L’information libre
Des sites d’informations liés aux logiciels libres existent (merci Christophe pour les liens) :
– Wikibot : un wiki sur la robotique en français, pas mal d’information sur le domaine (mon avis perso : trop lent et lourd à consulter et pas maintenu)
– Wiki Ubuntu : il y a aussi pas mal d’information sur le wiki du projet Ubuntu
Les événements libres
La robotique sera présentée aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre en juillet 2010.
Un peu de réalisme
Pour répondre à la question initiale, NON tout l’univers robotique ne peut pas être libre. Contrairement à l’informatique qui dispose d’une histoire déjà importante et d’un vivier de développeurs extraordinaires, la robotique accessible à tous débute et les investissements sont importants.
Pobot doit donc régulièrement utiliser des logiciels non libres et faire l’acquisition de matériel ad-hoc dont les circuits électroniques voire même les composants, sont protégés, non reproductibles, voire cachés / masqués pour ne pas être identifiés.
Mon point de vue qui n’engage que moi :) : il y a de la place pour tous et tant mieux pour ceux qui peuvent se permettre d’être "purement libres". Dommage qu’ils s’isolent en criant au loup dès qu’ils voient un logiciel commercial.
Autre point de vue
Christophe (Csquad) nous livre son point de vue :
Oui, la robotique est différente de l’informatique, car un investissement matériel important est nécessaire.
Mais la plupart des constructeurs fournissent des SDK avec logiciels libres car cela permet de réduire le coût de développement. C’est même le cas de Microsoft qui a rendu RDS gratuit 😉
L’objectif est clairement d’imposer des outils pour le développement des nouvelles générations de robots.
Autre explication
Le retard du matériel sur le logiciel libre s’explique également du fait du coût de reproduction important. Pour copier un logiciel libre, deux clics de souris suffisent. Pour le matériel, c’est encore très long et très coûteux en matières premières et composants (plus d’une dizaine d’euros au minimum à l’unité) sans parler des outils nécessaires.
Mais de nouveaux modes de production apparaissent : c’est l’objet de ce nouvel article.