Premières investigations

Quand on se retrouve avec un appareil en panne entre les mains, la première chose à faire est de vérifier si par hasard quelque chose ne nous a pas échappé dans la documentation de sa mise en oeuvre.

La généreuse donatrice a inclus la documentation fournie de base, mais celle-ci se limite à l’installation des piles et la traditionnelle litanie des consignes de sécurité. Ils n’ont pas été jusqu’à dire que le robot ne pouvait pas conduire votre voiture à votre place, mais c’est limite 🙂.

Un peu d’archéologie documentaire pour commencer

Glouglou est ton ami comme toujours et ne sert pas qu’à trouver des vidéos de chats qui se cassent la gu*** ou des articles concernant le complot comme quoi personne n’a réellement marché sur la Lune.

On arrive à mettre la main sans trop de difficulté sur quelque chose de plus détaillé à l’aide de mots clé tels que "robot silverlit op one documentation". Comme nous sommes bons et généreux (si, si) voici à toutes fins utiles une documentation qui fait partie des résultats obtenus et qui donne quelques informations sur les différents modes de fonctionnement et la "programmation" 😄 de la bête :

Bon, pas vraiment de détail sur la nature de la communication, sinon qu’on y évoque une procédure d’appariement prenant quelques secondes. Quelque part, ça fait penser à du Bluetooth, car dans le cas de modes radio propriétaires, il n’y a pas ce genre de procédure, l’appariement se faisant en général par un sélecteur manuel sur les deux appareils, partant du principe qu’il ne va pas y avoir 50 exemplaires du même produit sous le même toit [1].

Ceci étant, la probabilité d’utilisation de Bluetooth est à la réflexion assez faible, car il aurait dû y avoir sur le produit et les documentations la présence du logo officiel ci-contre.

Jackpot

Je ne vous ai cependant pas tout dit : le document provient d’un site concernant apparemment la procédure d’homologation FCC du produit, devant être suivie par tout fabricant qui met sur le marché un produit utilisant les ondes radio.

Et les choses ont été faites sérieusement, comme en témoigne la photo du passage en chambre anéchoïque. Non, une chambre anéchoïque n’est pas un lieu où il se passe des trucs chelous ou coquins, mais un environnement de mesure pour émissions sonores ou radio.

Pour la bonne bouche, ci-après le rapport complet, estampillé par le bureau Veritas (il s’agit d’un document tout ce qu’il y a de public) :

Ce même site publie également un document montrant diverses photos des entrailles de la bête :

C’est vraiment une bonne trouvaille car ils ont déjà fait une partie du boulot pour nous.

Analyse du document

Les photos de la première page montrent le torse ouvert du robot, vu de dos. On y remarque que le câblage est enroulé autour d’un tore en ferrite à mi-hauteur, ce qui veut dire que le fabricant a pris très au sérieux les problèmes de CEM [2]. D’ailleurs, nous n’aurions pas ce document entre les mains si ça n’avait pas été le cas.

La base roulante du robot est disposée démontée en-dessous du torse. On y distingue facilement le bloc des moteurs de propulsion, et le bloc de piles dans l’autre moitié du carter.

Au bas du torse se trouve le module électronique principal du robot. On le voit en plus gros plan sur la photo suivante, la tête du robot étant cette fois vers le bas de l’image. Il ne semble pas y en avoir d’autres, si on excepte les petits circuits imprimés associés aux moteurs pour en assurer l’asservissement et en faire ainsi des servo-moteurs.

Mauvaise nouvelle : un fil jaune de quelques centimètres part du coin inférieur droit du module, suggérant immédiatement une antenne 2.4GHz [3]. Cela est confirmé par les photos en page 7 du document.

C’est mauvais pour nous car cela veut dire que tout est intégré et qu’il ne va pas être possible d’imaginer remplacer uniquement cette partie tout en conservant le reste du contrôle dans le cas où l’étage radio serait responsable du non-fonctionnement. Ce sera donc une greffe intégrale, rendue assez délicate par le peu de place disponible dans le robot.

On trouve en page suivante des photos du circuit imprimé souple comportant la bande de LEDs utilisée pour l’animation Cylon du visage. Rien de bien spécial à en dire.

Viennent ensuite des photos de divers servo-moteurs au sujet desquels aucun commentaire particulier ne me vient à l’esprit pour le moment.

En page 6 figurent des photos du module qui gère les deux micros Electret (aka piezo) installés dans les oreilles de la tête du robot, ainsi que les LEDs. Ce module et les micros sont d’ailleurs toujours en place dans la première photo du document, et on peut les distinguer en partie dissimulés par la structure.

La page 7 du document montre le module principal déjà mentionné, et la confirmation de la nature du fil jaune. Comme à l’accoutumée, impossible de savoir quel type de processeur et de circuits sont utilisés, tous étant noyés dans des gouttes de résine noire.

Ceci étant, il reste quand même un espoir de hack, car la partie radio semble être délimitée par un tracé blanc. On peut distinguer une rangée de pads le long d’un des côtés, pouvant être des points de connexion entre le transmetteur et le reste du circuit. A creuser...

Le reste du document contient des photos d’autres moteurs et des cartes électroniques associées.

Retour au site source

Il ne nous fournira malheureusement rien de plus, hormis un document compilant plusieurs photos extérieures du produit.

Deux autres documents intitulés "Block Diagram" et "Schematics" sont listés, mais ils ne sont pas accessibles. C’est bien dommage car le deuxième nous aurait fourni toutes les clés concernant le module de contrôle, mais secret industriel oblige.

Bon, ce n’est déjà pas si mal, et il faut bien qu’il nous reste du travail à faire 😉

Conclusion

Cette première étape a déjà été assez productive, car sans même sortir un tournevis et à l’aide de seulement quelques clics et d’une lecture attentive, nous en savons déjà un peu sur notre ami et comment envisager la suite des opérations.

Ne manquez pas les prochains épisodes...